Mao – Tome  1 à 10

Lorsque la grande Rumiko Takahashi revient aux affaires en 2019 avec un nouveau shōnen, c’est toute la planète manga qui crie hallelujah. Pré-publié dans le Weekly Shonen Sunday dans un format hebdomadaire, Mao est disponible depuis l’été 2020 aux Editions Glénat. À l’occasion de la sortie du 10ème volume le 24 août 2022, nous avons décidé de vous présenter cette série qui, comme d’habitude avec l’auteure, cache bien plus de mystères que ce que l’on pourrait croire au premier abord.

Le portail à explorer le temps

Le Retour de Rumiko Takahashi

À l’âge de 7 ans, la jeune Nanoka Kiba a perdu ses deux parents dans un accident. Aujourd’hui en troisième année de collège, elle revient sur les lieux du drame et se retrouve projetée un siècle plus tôt, en pleine ère Taisho. Dans ce Japon du début du XXe siècle, elle rencontre Mao, un chasseur de yôkai, qui la considère comme l’un d’entre eux. À la recherche de la créature qui l’a maudit, il va aider Nanoka à lever le mystère sur sa véritable nature…

Glénat
"Nanoka" est l'héroïne du manga contrairement à ce que sont titre laisse présager

L’histoire de Mao commence avec Nanoka Kiba, une jeune fille de 15 ans qui mène une vie des plus normales entre le collège et les sorties avec ses amies. Cependant, Nanoka n’est pas une fille comme les autres, puisqu’à l’âge de 7 ans elle a perdu ses parents dans un accident de voitures aux circonstances plus que mystérieuses. De retour sur les lieux du drame, Nanoka entend des bruits qui la conduisent à s’aventurer dans une galerie marchande réputée hantée. La collégienne se retrouve alors dans un monde étrange et inconnu où elle est immédiatement attaquée par un monstre. Tentant de lui échapper, Nanoka va rencontrer un homme avec une cicatrice sur le visage, accompagné d’un jeune garçon, à qui elle va demander de l’aide.

En passant sous un étrange "portail" Nanoka se retrouve propulsé dans un monde étrange

Refusant tout d’abord, son sauveur providentiel va finir par intervenir pour empêcher le monstre de fuir et le détruire. Plus tard, après avoir soigné Nanoka blessée dans la bataille, le jeune homme lui apprend qu’il se nomme Mao, qu’il est un maître Onmyoji, ancien membre d’un clan versé dans les arts obscurs du clan Goko et que l’enfant qui l’accompagne est en fait un shinigami qu’il a créé et se nommant Otoya. Une fois les présentations faites, et sans plus de cérémonie, Mao demande à la pauvre ado complètement déboussolée pourquoi elle n’a pas vaincu le monstre alors qu’en tant qu’Ayakashi (sorte de Yokai) elle possède un pouvoir bien supérieur à celui de son agresseur.

Naonoka demande de l'aide à "Mao"

S’en est trop pour Nanoka qui décide de repartir immédiatement dans son monde en ré-empruntant le chemin par lequel elle est arrivée. De retour chez elle, les paroles de Mao la hantent et finalement elle décide de retourner le voir pour en apprendre plus. À son retour dans ce monde bizarre, Mao et son acolyte expliquent à la jeune fille qu’ils sont à la recherche de Byoki, un démon chat qui aurait maudit Mao il y a 900 ans, lui conférant l’immortalité. Il semblerait que Nanoka ait également été maudite par Byoki lors de l’accident étrange dans lequel elle a perdu ses parents.

"Byoki" me démon par qui tout commença

Afin de découvrir ce qui se cache vraiment derrière toute cette affaire, Nanoka décide de collaborer avec Mao pour enquêter sur des événements surnaturels et tenter de comprendre comment et pourquoi tout ceci a débuté, ainsi que sa capacité à passer de notre époque à l’ère Taisho, en 1923 plus précisément. Entre révélations et retrouvailles, le passé de nos héros se dévoile et ils vont devoir s’entraider pour contrer l’ombre grandissante qui les menace.

Lisez un extrait de Mao – Tome 1 ici !

La femme qui murmurait à l’oreille des démons

On ne présente plus Rumiko Takahashi, Grand Prix 2019 du Festival international de la BD d’Angoulême. Cette autrice hors pair qui avait débuté sa carrière en 1978 avec Urusei Yatsura, éditée pour la première fois en France en 1994 avec Ranma 1/2, retourne à la prépublication hebdomadaire avec Mao, sa nouvelle série shônen. Il s’agit là d’un condensé de tout son art, un savant mélange entre action, drame, horreur et humour, qui saura plaire aussi bien à ses premiers fans qu’aux nouveaux lecteurs à la recherche d’un bon shônen de voyage entre les mondes (isekai) !

Glénat
Page titre du premier chapitre de "Mao"

Résumer la carrière ainsi que les œuvres d’une mangaka aussi célèbre que Rumiko Takahashi relèverait du blasphème, d’autant que je me suis déjà pliée à l’exercice dans ma critique de Mermaid Saga. Avec Mao, Mme Takahashi revient encore une fois à ses thèmes de prédilection : les démons, les pouvoirs spirituels et toujours ce mix inégalable entre combat, histoire d’amour, surnaturel et humour. Comme toujours, on retrouve le style graphique si particulier de la dessinatrice et la précision de son trait. Toutes les cases sont maîtrisées à la perfection et aucun élément n’est superflu, rendant l’intrigue claire et facilement lisible tout au long des tomes.

Mao est un "maître Onmyoji"

Point de vue scénario, là non plus nous ne sommes pas en reste. Le pitch semble simple de base avec la rencontre entre deux être maudits par le même démon, et qui partent à sa recherche pour lever la malédiction. Mais comme de bien entendu avec l’auteure de Ranma 1/2, ce ne saurait être aussi simple. Ainsi, au fil des rencontres de nos deux héros, la recherche de Byoki passe au second plan afin de mieux contrer une menace plus pressante directement venue du passé de Mao.

Retrouvez notre avis sur Mermaid Saga ici !

Un récit Mao-usse

J’avais beaucoup aimé Inu Yasha, et quand j’ai entendu parlé de la nouvelle série de Rumiko Takahashi, ainsi que du point de départ de celle-ci (une jeune fille transportée malgré elle à une autre époque), j’ai immédiatement fait le rapprochement entre les deux. Toutefois, je trouvais dommage que les deux récits commencent de manière aussi semblable et j’ai décidé d’oublier Mao pendant quelque temps. Quand l’éditeur Glénat m’a envoyé tous les volumes déjà sortis (10 à ce jour), je me suis enfin plongée dans la lecture en me demandant tout de même si je n’allais pas lire un ersatz de Inu Yasha. Encore une fois, j’ai abordé le manga avec des idées préconçues et j’ai été détrompée dès le premier tome de Mao.

Au fil de son aventure, le héros va retrouver des personnes de son passé, ici "Kamon"

Les personnages sont attachants, même le héros qui semble souvent très froid et le contraste avec une Nanoka pleine de vie, n’ayant pas sa langue dans sa poche, crée très souvent des situations savoureuses. De même, on se régale avec l’évolution de la relation entre nos deux héros et l’amourette qui semble poindre à l’horizon me réjouit déjà au plus haut point. L’action démarre très vite, les explications un peu fouillées sur les pouvoirs ou les origines de tel ou tel clan venant bien plus tard, ce qui m’a permis d’être embarquée dans l’intrigue avant de devoir passer par un paquet d’explications.

Byoki et "Mao" semblent liés par un lourd secret

C’était très fort de la part de la mangaka qui arrive à nous emmener où elle le souhaite sans nous faire décrocher une seule seconde de l’action. Au fur et à mesure que les personnages secondaires se dévoilent en même temps que le passé de l’Onmyoji, je n’ai pu m’empêcher d’élaborer de nombreuses théories sur les différents mystères introduits dans Mao. Et si certaines ont déjà été confirmées ou infirmées à ce stade, il me tarde de lire la suite de l’histoire pour savoir si j’ai réussi à voir clair au travers des indices dispensés par Rumiko Takahashi au fil des pages.

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Pour conclure…

En tant que fan de Rumiko Takahashi, il est évident que je vous encourage à lire Mao. Ce shōnen, qui en est à son 10ème volume, est sans doute l’une des histoires les plus abouties de la mangaka. Un excellent mélange des genres entre humour, surnaturel, action et histoire d’amour. Bref, tout ce que l’on aime. Et passé par le prisme de l’auteure, on se retrouve forcément avec une petite perle. Vous voilà avertis.

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