Choujin X – Tome 1 Publié le 30/11/2022 Quatre longues années après la fin de Tokyo Ghoul:Re, c’est avec une toute nouvelle œuvre que le mangaka Sui Ishida revient en force. Après le monde des goules, c’est le monde des super-héros que le maître a pris pour toile de fond dans Choujin X. Le premier tome étant disponible depuis le 26 octobre 2022 aux éditions Glénat, nous avons vite voulu découvrir le nouvel univers mis en scène par le dessinateur, très éloigné de son travail sur Tokyo Ghoul. Très éloigné ? Ce n’est pas si certain… Tokio Jungle Le grand retour de Sui Ishida ! En 1998, suite à la multiplication de surhumains appelés “choujin”, le monde a été divisé en provinces autonomes. Cinquante ans après, un crash aérien va changer à tout jamais le destin de la jeune Ely, cultivatrice de “tomeïto”, et impacter le paisible quotidien des lycéens Tokio Kurohara et Azuma Higashi qui jouent aux justiciers face aux petits malfrats de quartier… Sa première série Tokyo Ghoul avait permis à Sui Ishida de s’interroger sur le bien et le mal, en prenant comme point de départ un héros tiraillé entre ses sentiments et ses besoins physiques en tant que goule. Avec Choujin X, manga de super héros 2.0, il pousse la réflexion plus loin, avec des personnages qui s’interrogent chaque seconde sur la définition du bien, du mal et du profit que leurs pouvoirs peuvent engendrer. Car aujourd’hui, qui ignore qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ? Initialement publiée sur les plateformes Young Jump et Manga Plus, Choujin X est également une série qui joue avec les codes du numérique et du papier, en s’autorisant une plus grande liberté dans les paginations et les mises en page. Un challenge graphique et narratif qui tend à pousser les murs du “manga” à l’ancienne ! Glénat Choujin X commence très fort, avec une catastrophe aérienne. La jeune Ely, paysanne jamais sortie de sa campagne, est en route pour un salon agricole en ville pour y présenter ses tomeïtos (sortes de tomates) à un concours. Malheureusement pour elle, un choujin (une personne dotée de pouvoirs ou capable de se transformer) met le feu à l’avion dans lequel elle se trouve. À terre, l’avion est aperçu par Tokio, un lycéen qui ne vit que par son meilleur ami Azuma qui est tout son opposé : fort, brillant et populaire. Les deux jeunes gens passent leur temps à jouer les justiciers dans leur quartier, jusqu’à ce que l’une des petites frappes qu’ils ont remis en place décide de se venger. Ayant eu des seringues capables de transformer un humain en choujin, le voyou s’en prend violemment à Azuma et à Tokio. Acculés, les deux amis vont utiliser les deux seringues restantes pour tenter de devenir des choujins et sauver leur vie. Malheureusement, si cela leur permet de vaincre, cela induit également une transformation monstrueuse chez Tokio qui se retrouve à devoir se cloîtrer chez lui en espérant retrouver son apparence normale. Alors que son meilleur ami lui tourne le dos, Tokio va devoir trouver seul une solution à ses problèmes. Il devra se dépêcher, d’autant qu’il est désormais dans le collimateur de l’étrange fournisseur des seringues, qui veut absolument le retrouver. Lisez un extrait de Choujin X – Tome 1 ici ! La vie selon Sui Ishida Contrairement à Tokyo Ghoul qui se déroule dans un Tokyo fictif, tout en restant très proche de ce que nous connaissons dans la réalité, où humains et goules cohabitaient, avec Choujin X, Ishida nous ramène en 1998 dans un monde imaginaire où la notion de nation n’existe plus. Ici, les choujin existent depuis la nuit des temps, et en 1918, sous la houlette d’un choujin nommé Quim MacMan (qui entraîna le monde dans une guerre totale), les exactions des choujins furent nombreuses. En 1948, après la guerre, ont été fondées les provinces autonomes et c’est là que prend place Choujin X. Bien que le contexte de base soit très différent, il est facile et légitime de comparer Choujin X avec son prédécesseur Tokyo Ghoul. En effet, dès les premières pages on entrevoit tout de suite les points communs entre les deux récits, mais également leurs différences. Ainsi, Tokyo Ghoul était une réflexion sur le bien et le mal, ce qui est également le cas dans Choujin X, mais il traitait également de la difficulté de trouver sa place dans le monde et de l’appartenance à une espèce plutôt qu’une autre quand on se trouve à la croisée des chemins. Ken Kaneki en était une magnifique illustration, passant de l’étudiant lambda, rejetant sa condition de goule, à prêcheur de la réconciliation entre les deux espèces, tout en étant passé par l’activisme (violent) pour le droit des goules. Dans Choujin X (même si cela peut évoluer dans les futurs tomes), nous sommes plus dans la revendication du libre arbitre et du choix de ses actions. Tout cela est illustré par Tokio, un suiveur né qui ne vit et ne pense qu’à travers ce que lui dit Azuma, son meilleur ami, qui possède un sens aigu de la justice. Fort, intelligent et populaire, Azuma est l’opposé de Tokio, du moins c’est ce qu’il croit au plus profond de lui. Cela étant dit, on se rend vite compte que Tokio (tout de même capable d’intégrer un lycée de renom juste pour ne pas être séparé de son ami) se met lui-même des barrières, conforté par le fait de ne jamais avoir à prendre de décisions en restant dans l’ombre de son ami. Les séparer dès le début de l’histoire était donc le meilleur moyen d’obliger le héros à prendre ses responsabilités… Pour la première fois de sa vie. Monstres et merveilles Il est plus que rare que je sursois à l’écriture d’un article, surtout quand il s’agit d’une œuvre que j’attends avec autant d’impatience. C’est toutefois ce que j’ai fait pour Choujin X et pas du tout parce que j’ai été déçue, ou quoi que ce soit du même genre. Si vous voulez tout savoir, j’ai retardé au maximum la critique de ce premier tome car je voulais avoir le temps de poser mes réflexions et mon ressenti à la lueur de mes nombreuses relectures. Grande fan de Tokyo Ghoul que je suis, je pressentais, dès l’annonce de Choujin X, que Sui Ishida allait encore nous gratifier d’une intrigue profonde et à plusieurs niveaux de compréhension, capable de nous remuer au plus profond de nous. Dès les premières pages, on s’aperçoit bien vite que l’on a mis la main sur une œuvre singulière, ne serait-ce que dans la façon dont le récit est raconté, certains éléments clés à la compréhension des faits étant donnés bien plus tard dans l’intrigue. C’est déroutant car on ne comprend pas d’emblée de quoi il est question ou même l’enchaînement des événements. Ce premier volume est censé poser les bases de la suite, mais il pose plus de questions qu’il n’introduit de réponses. Pourquoi un choujin s’est-il attaqué à cet avion ? Quelle était cette mission dont il s’acquittait ? Qui est cet homme qui a fourni les seringues permettant de devenir un choujin et quel est son but final ? Pourquoi Azuma réagit-il comme il le fait avec Tokio après s’être inoculé la seringue ? Vous l’aurez compris, l’auteur nous balade, à tel point que je ne suis même pas sûre d’avoir compris ce qu’est vraiment un choujin. Mais c’est là la grande force du titre qui arrive à nous embarquer, sans même s’assurer de notre compréhension, juste parce que nous avons l’intuition que ça va être énorme. Je ne parle bien sûr pas du trio de héros auquel on s’attache immédiatement (quoique j’ai plus de mal avec le personnage d’Ely), ni de la mise en scène ultra dynamique des combats. En bref, nous retrouvons la maîtrise de Sui Ishida pour raconter des histoires, ainsi que ses dessins toujours aussi chiadés. Choujin X m’a fait entrevoir un univers mystérieux dont je ne comprends encore pas grand chose, mais je compte bien y remédier en poursuivant ma lecture au fil des futurs tomes de la série. L’inverse serait inconcevable surtout vu l’effet qu’a eu ce premier tome sur moi. Pour conclure… Que vous attendiez, ou pas, ce nouveau manga de Sui Ishida, je ne saurais trop vous conseiller de vous le procurer. Entre une histoire intrigante, des personnages attachants et plein de mystères à élucider, Choujin X est un manga d’un nouveau genre, qui rappelle par certains aspects son grand frère Tokyo Ghoul tout en ayant sa propre identité. C’est un ovni, je ne vous le cache pas, qui risque de vous déconcerter au début, mais avec le temps je suis certaine qu’il saura éveiller quelque chose en vous. Moi en tout cas, je trépigne de mettre le grappin sur le volume deux sorti le 16 novembre 2022. 134 Articles Publié le 30 novembre 2022 Par Cinealtas Grande enfant devant l'Éternel, avec les occupations qui vont avec, c'est une geek qui aime découvrir sans cesse de nouvelles choses. Adore regarder les dessins animés pendant son petit déjeuner le matin, lire des mangas et enchaîner des heures d'animés. Gameuse assidue, elle scrute minutieusement toutes les sorties jeux vidéo pour y déceler de nouvelles pépites. Dans le même genre