Réimp’ ! – Tome 5

Après trois mois d’attente, le nouveau tome de Réimp’ ! paru aux éditions Glénat est enfin disponible dans toutes les bonnes librairies. L’occasion de nous enfoncer encore plus profondément dans l’œuvre de Naoko Mazda à travers son héroïne, l’éditrice débutante, Kokoro Kurosawa.

"réimp' !" tome 5 couverture

Origin story

“Je veux travailler dans le manga !”

Nombreux sont ceux qui aspirent aujourd’hui à devenir mangaka ou éditeur manga. Mais saviez-vous que ce n’était pas la seule manière de travailler dans le manga ?

C’est ce que va découvrir Kokoro, embauchée dans une maison d’édition pour avoir fait une prise de judo à son président. Affectée à l’éditorial manga, elle va peu à peu faire connaissance avec l’univers qui l’entoure… À la différence de Bakuman qui présente un huis-clos entre un auteur et un éditeur souhaitant créer le prochain hit shonen, Réimp’ ! offre une description plus réaliste et seinen, avec une multitude de personnes : commerciaux, libraires, graphistes, assistants… tous là pour porter l’œuvre jusqu’à son lecteur. Les mangaka ne sont évidemment pas en reste, avec une galerie de personnages qui nous semblent étrangement familiers : le grand auteur légendaire passé de mode, l’ex-hitmaker qui n’arrive plus à vivre de son art, la jeune autrice hésitante, le jeune prodige torturé… Avec un style brut mais sensible, l’autrice décrit avec fougue la passion qui habite tous ses personnages.

Glénat
Kokoro postule en tant qu'éditrice chez Vibes dans "Réimp' !"

Japan Beauty

Nouveau défi à relever pour Kokoro Kurosawa ! La voilà chargée, avec deux collègues, de superviser l’élaboration d’un recueil d’illustrations de Kotaro Nishiwaki pour fêter les soixante-dix ans de carrière de ce dernier. Seulement, cet artiste à la renommée bien établie possède un tempérament pour le moins particulier…

Glénat
Takahata va voir son manga adapté au théatre dans "Réimp' !"

Dans ce tome 5 de Réimp’ !, nous retrouvons Takahata, le premier mangaka confirmé dont s’est occupée notre éditrice préférée, dont l’œuvre va être adaptée au théâtre avec Waka Mitsuki dans le rôle principal. De quoi découvrir les dessous d’une séance photo ainsi que les retouches d’images forcément associées. De son côté, la jeune Kinu Agarié, recontactée par Yasui son éditeur pour un nouveau projet d’adaptation d’un best-seller, est en pleine crise existentielle et regrette amèrement d’avoir choisi de lâcher la main de Kokoro. Va-t-elle s’accrocher au risque de mettre sa santé en péril ou va-t-elle choisir de mettre un terme à sa carrière ?

"Kokoro" découvre les coulisses d'une séance photo

Avant de prendre sa décision, la jeune femme va devoir se confronter à Yasui et vaincre sa peur. Mais pas le temps de souffler pour Kurosawa, ce sont les soixante-dix ans de métier du maître Kotaro Nishiwaki et pour célébrer l’événement ,Vibes souhaite sortir un recueil des illustrations de l’artiste. Seulement voilà, celui-ci a une vision bien particulière de la vie et de son travail, ce qui ne rend pas la tâche de Kokoro et de ses collègues aisée. Entre vol de dédicaces et sortie des ouvrages en librairie, notre héroïne n’aura encore une fois pas l’occasion de s’ennuyer au cours de ce nouveau volume de Réimp’ !.

Lisez un extrait de Réimp’! – Tome 5 ici !

Cochon qui s’en dédit-caces…

Pas le temps de chômer chez "Vibes"

Une nouvelle fois, j’étais ravie de retrouver Kokoro et sa vie professionnelle trépidante dans le monde de l’édition. Cependant, j’ai trouvé ce tome 5 de Réimp’ ! un peu en deçà de ce que nous propose Naoko Mazda habituellement. Entendons nous bien, la découverte des différents métiers attenant au monde des éditeurs de mangas est toujours aussi passionnante et bien documentée, et si la partie mettant en scène Madame Kawa (libraire que nous avions croisé au détour d’un tome précédent) m’a émue, il n’en va pas de même avec les chapitres sur la “gravure idol” et sur “les grands maîtres du beau”. Dans le premier cas, la présentation des artistes numériques s’occupant des retouches photos des mannequins m’a interpellée.

Le métier de "mannequin" est difficile

Certes, c’est un métier comme un autre, la retouche numérique faisant partie intégrante des photos paraissant dans les magazines. Mais si notre héroïne montre au départ sa réticence à modifier les clichés de l’actrice censée incarner en live la princesse à cornes, elle finit par trouver que l’image retouchée fait ressortir le caractère doux de celle-ci et est donc, par voie de fait, une bonne chose. Une grosse surprise de mon côté, moi qui aurait cru que l’éditrice, en tant qu’ancienne sportive de haut niveau, aurait déploré le “gommage” des muscles du mannequin, en le déplorant fortement mais étant obligée de faire contre mauvaise fortune bon cœur.

Organisation d'une séance de travail dans "Réimp' !"

Dans les chapitres concernant les “grands maîtres du beau”, c’est plus une attitude qui m’a chiffonnée. Le mangaka mis à l’honneur dans ces pages (un ersatz de Karl Lagerfeld par ailleurs) ne jure que par la beauté, ou du moins la vision qu’il a de celle-ci, ne considérant les êtres qui l’entourent que par ce prisme. Mais au delà de ça, ce sont les réflexions de M. Kajiura, ancien de la rédaction venu en renfort sur le projet du fait de ses liens avec le maître, qui m’ont un peu dérangée.

Lors d’un épisode où Kajiura a fait un fashion faux pas (des chaussures inadaptées au lieu où ils se trouvait selon le grand Nishiwaki), il affirme que la remise en place du mangaka lui a permis de prendre conscience de sa médiocrité, d’avoir accepté le fait d’être là pour servir les auteurs et ce quelles que soient les humiliations. Si, dans les faits, ces assertions font montre d’un professionnalisme exacerbé, sur un plan personnel elles sont plus difficilement défendables, même si j’ai parfaitement conscience du décalage culturel entre les milieux professionnels au Japon et en France. C’est donc un volume 5 de réimp’ ! en demi-teinte, mais qui ne m’empêche pas de toujours vouloir continuer ma lecture.

Pour conclure…

Réimp’ ! tome 5 est un volume en dent de scie où des histoires émouvantes (la fin de l’histoire avec la jeune Kinu Agarié, le chapitre avec Madame Kawa) côtoient des chapitres moins plaisants (du moins de mon point de vue). Toutefois, l’enthousiasme de Kokoro est toujours aussi communicatif et elle nous embarque dans son sillage tout au long de ce tome qui, malgré ses défauts, ne nous empêche pas d’attendre la suite.

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