Sanctuary Perfect Edition – Tome 1 & 2

Gun save the King

Le retour du chef d’œuvre

Chiaki Asami, le secrétaire de politicien et Akira Hojo le chef de gang… Lorsque Asami, après avoir menacé un parlementaire de scandale, se lance en politique en se déclarant candidat aux élections, Hojo, en tant que yakuza, lui montre la voie vers le sommet. Alors que les univers de la politique et des yakuzas semblaient très éloignés, un étrange enchevêtrement de fils se révèle, laissant entrevoir une bien étrange relation… Qui de l’homme politique ou du yakuza révolutionnera ce pays corrompu ?

Dans cette série haute en trahisons et en complots, Sho Fumimura, également connu pour Ken le survivant sous le pseudo de Buronson, offre un scénario en or au talent graphique d’Ikegami. La série revient aujourd’hui dans une édition Perfect grand format en six volumes de plus de 400 pages chacun. Ne manquez pas cette rencontre avec le classique du genre !

Glénat

Sanctuary met en scène Akira Hojo, chef d’un groupe de Yakuza à Tokyo, qui va tout faire pour grimper les échelons de son organisation jusqu’à en devenir le président. Mais il ne fait pas ça pour lui. Non, il fait ça pour soutenir dans l’ombre son ami d’enfance, Chiaki Asami, qui lui, de son côté, souhaite se lancer en politique. Mû par un désir impérieux de changer le visage du Japon et de révolutionner les choses par n’importe quel moyen, Chiaki et Akira font cause commune, chacun utilisant les armes qu’il possède à sa disposition. Mais dans un pays où la jeunesse est discriminante pour accéder aux plus hautes fonctions, Asami devra avoir recours aux méthodes d’Akira pour tenter de s’imposer. Entre complots, magouilles, pots de vin et intimidations, les deux hommes auront un long chemin à parcourir avant d’atteindre leurs objectifs.

Crying No Ken

Vous avez sans doute reconnu le style de dessin inimitable de Ryoichi Ikegami, dessinateur du très célèbre Crying Freeman, pour lequel il collabora avec Kazuo Koike au scénario. C’est d’ailleurs une particularité du mangaka qui, pour la plupart de ses œuvres, délègue le scénario à un autre artiste pour ne se consacrer qu’aux dessins. Avec un style extrêmement réaliste et percutant, il n’est pas étonnant que le maître choisisse surtout des projets mettant en scène la vie des yakuzas, permettant à ses dessins d’atteindre leur apogée dans cet univers rempli de violence et de combats.

Pour Sanctuary, nous retrouvons à ses côtés Sho Fumimura au scénario. Ce nom ne vous dit rien ? C’est normal puisqu’il s’agit d’un des nombreux pseudonymes de Yoshiyuki Okamura, plus connu chez nous sous le nom de Buronson. En effet, le scénariste de Sanctuary n’est autre que celui de Hokuto No Ken (qui fait également l’objet d’une réédition, chez Crunchyroll cette fois-ci), ce qui doit alerter le lecteur quant au contenu de l’intrigue qu’il a entre les mains.

Les deux artistes étant connus pour être sans concessions, créant des seinen d’une violence crue, parsemés de sexe et de propos vulgaires. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils se sont bien trouvés, et leur collaboration, débutée avec Sanctuary, va s’avérer fructueuse puisqu’elle donnera naissance à pas moins de cinq séries (Sanctuary, Odyssey, Strain, Heat et Lord). Ils recevront même le prix Shōgakukan en 2002 pour la série Heat.

Politic of Interest

Je ne vais pas vous raconter d’histoire, la politique et moi, ça fait 15 000. Et, en général, les œuvres sans magie ou éléments de fantastique trouvent généralement peu grâce à mes yeux. Ce qui m’a poussé à m’intéresser à Sanctuary n’est certes pas son histoire mais ses dessins. Ayant découvert le film Crying Freeman de Christophe Gans, que j’ai adoré, je me suis naturellement tournée vers le manga original. Ce fut une claque graphique, de redécouvrir cet univers violent mettant en scène une histoire d’amour dans un monde de Yakuza où malgré la violence et les coups tordus, la fidélité et la loyauté restent de mise.

J’ai donc commencé ma lecture de Sanctuary avec appréhension, tant j’avais peur d’être perdue dans les rouages politiques et les stratégies inhérentes à ce genre d’histoire (et me passant généralement bien au dessus du coquillard). Et, contre toute attente, j’ai pas mal accroché. Bien sûr, il faut remettre l’intrigue dans son contexte et, pour peu que la misogynie transparaissant chez certains personnages masculins ne vous rebute pas d’emblée, vous y découvrirez une intrigue intelligente et portée par un duo d’anti-héros charismatique au possible. Si le premier volume est surtout centré sur Akira et son ascension, le deuxième donne le beau rôle à Asami et à son élection.

Malgré leur volonté de changer les choses dans un pays corrompu jusqu’à la moelle, quitte à utiliser les pires moyens pour y arriver, ils gardent tout de même un lien fort et une loyauté sans faille l’un envers l’autre, du moins pour l’instant. Encore une fois, Glénat a mis le paquet pour cette réédition, avec de superbes couvertures qui rendent bien hommage aux somptueux graphismes de Sanctuary. Vu que la série est complète en six tomes, j’attends la suite avec impatience, ne serait-ce que pour savoir si Chiaki et Akira vont réussir à atteindre leurs objectifs sans se perdre dans la manœuvre.

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Publié le 3 décembre 2022 Par Cinealtas

Grande enfant devant l'Éternel, avec les occupations qui vont avec, c'est une geek qui aime découvrir sans cesse de nouvelles choses. Adore regarder les dessins animés pendant son petit déjeuner le matin, lire des mangas et enchaîner des heures d'animés. Gameuse assidue, elle scrute minutieusement toutes les sorties jeux vidéo pour y déceler de nouvelles pépites.