Être ou ne pas être mère ?

Aujourd’hui, j’avais envie de faire un article bien différent de ceux que je fais habituellement. Pas question de parler série télé ou encore, pour celles et ceux qui me suivent sur GeeksByGirls, de tests de jeux vidéos. Non, aujourd’hui on va parler d’un sujet qui concerne toutes les femmes à un moment donné de leur vie : devenir mère

Toutes ne le souhaitent pas, et ce pour plusieurs raisons qui leurs sont propres. De même comme celles qui souhaitent le devenir. Comme vous vous en doutez, je fais encore partie du “club des nullipares*” et je suis assaillie de questions depuis quelques années à ce sujet… Je souhaitais donc vous partager mon point de vue à travers cet article. Et ce sans aucune arrière pensée. Vous faites vos propres choix et disposez de votre corps à votre guise.

*Nullipare : adjectif féminin, qui désigne une femme n’ayant jamais porté d’enfant ni accouché.

Contexte

Aujourd’hui, j’ai bientôt 28 ans, je suis mariée, propriétaire d’une “maison”, et j’ai un boulot stable à 20 min de la maison. Et il en va de même pour mon mari : boulot stable, et pas très loin de la maison non plus. Cela fera 10 ans que nous sommes ensemble et 5 ans de mariage. Autant dire que nous cochons toutes les cases d’une vie simple et rangée. Mais, il y a une question que nos proches et notre entourage ne cessent de poser… “C’est pour quand le bébé ?

Mon mari est celui qui est le plus “charié” sur le sujet, car lorsqu’il était plus jeune il disait qu’il ne voulait pas de copines et encore moins se marier. Cependant, les choses ont bien changé… Nous prenons aussi des remarques au vu de la maison que nous avons achetée et qui est plutôt “grande”. Et enfin, vient la “pression” de nos proches (pas forcément explicite) qui eux vont bientôt devenir parents, ou en sont déjà au 2ème enfant.

Société : choc des générations / mœurs

Les personnes qui ont le plus de mal à comprendre le fait que nous ne soyons pas encore parents, ce sont justement les anciennes générations. Pour ne citer qu’une personne, ma grand-mère paternelle. C’est quelqu’un qui a pour schéma familial le fait que la femme est là pour s’occuper de la maison et élever les enfants. Il est donc naturel pour elle que je devienne mère “rapidement”. Notre société a longtemps promulgué ce “modèle” et est devenu la “norme”. Cependant, notre monde a changé, les mœurs ont évolué, et heureusement ! Mais pas complètement… Personnellement, je pense que cela provient de plusieurs facteurs dont la religion, le contexte politique du pays, et bien sûr de la science. La contraception n’étant à l’époque pas ce qu’elle est aujourd’hui.

Être en accord avec sa moitié

Même si d’un point de vue biologique, ce sont les femmes qui portent la vie, je pense qu’il est primordial d’être en accord avec son corps et ses envies, mais aussi avec celle de sa moitié. Exception pour celles qui ont fait comme la célèbre chanson “Elle a fait un bébé toute seule…”.

Pour moi, devenir maman, ce n’est pas un petit projet comme changer de carrière ou encore acheter une maison. Ça peut paraître logique ce que j’écris, mais en même temps c’est si “incroyable”. Deux cellules, un peu de temps (enfin 9 mois, j’avoue, c’est long), et un être humain sort de vos entrailles. Je pense que même enceinte, on ne réalise pas forcément que ce petit être est là. Notre corps change, c’est vrai, mais tant qu’on a pas reçu le premier coup de poing ou tout simplement le sentir bouger en nous, c’est un peu difficile de s’imaginer.

Personnellement, ma moitié ne souhaite pas d’enfant. De ce qu’il m’a dit, ce n’est pas forcément par rapport à son âge, le divorce de ses parents, ou autre. Il n’en veut pas tout simplement. Me concernant, je ne sais pas… Je me pose beaucoup de questions, mais une chose est sûre, ça se décide à deux dans un couple. Car cette petite vie, c’est une part de chacun de nous,  il est donc logique et normal qu’on décide à deux.

Les changements et modifications du corps : tabous & illusions ?

Dans l’esprit collectif, donner la vie se fait dans la souffrance. Cela est inscrit dans les textes religieux mais est aussi représenté à travers les différentes œuvres cinématographiques ou encore littéraires. Donc, dès le départ, on sait très bien que cela ne va pas forcément être agréable… Dans les films et les livres, c’est bien plus “enjolivé” et on dirait que cela se fait en moins de 2 minutes et que tout se passe toujours très bien. Bien entendu, il y a la “séance” de cris, où la future mère insulte et/ou broie les mains de sa moitié, mais ensuite ce n’est que bonheur…

Eh bien non ! Cependant, ce que je trouve bizarre, c’est que l’on ne nous dise pas tout sur le sujet. Pourquoi attendre d’être enceinte pour nous parler des changements de notre corps ou encore de ce qui se passe après ? Parce que, certes, on a bien compris la théorie, mais dans la pratique on a de nombreuses lacunes. Et ce n’est pas forcément des choses dont on parle avec ses proches. On a l’impression qu’il faut garder ce côté mystique sur l’accouchement et tout ça…

Personnellement, le côté le plus effrayant sur le processus de devenir mère est la phase “après”. Entre l’accouchement et tout ce qui suivra… L’accouchement, je pense que c’est une “peur” que beaucoup de femmes ont. De par le fait de comment c’est présenté / représenté, mais aussi car c’est l’inconnu le plus total. On a quand même (en moyenne) 4 kg à faire passer par un orifice qui habituellement ne fait pas entre 15 et 20cm de diamètre…

Ensuite, ce que l’on ne sait pas non plus, c’est que cet orifice peut être agrandi via une épisiotomie. Ce n’est pas forcément obligatoire mais on aimerait peut être le savoir avant de tomber enceinte ? On va vous entailler pour faire passer bébé par voie basse. Vous pensiez y échapper en demandant une césarienne et changer l’itinéraire de sortie de bébé ? Et bien, c’est raté ! La césarienne reste un acte chirurgical.

Et même s’il y a quelques petits changements dans le monde médical, cela ne reste qu’un petit nombre qui accepte de faire des césariennes sur demande. Après, il y a bien sûr d’autres facteurs qui font que parfois on ne choisit pas. Même si vous souhaitez accoucher de telle ou telle manière, c’est les médecins qui choisiront car votre vie et celle de votre enfant sont en jeu.

Par “après”, j’entends aussi la nouvelle vie de famille et toutes les questions types : “Est-ce que je vais être une bonne mère ? Vais-je bien m’en occuper ? Comment savoir gérer le manque de sommeil, ? Le papa va s’en occuper ? Est-ce que psychologiquement je suis prête ? Est-ce que mon couple est prêt ?

Au fil du temps, je pense que cette idée d’être “prête” n’a aucun sens. Être mère, ça s’apprend sur le tas et avec l’expérience. Vous aurez beau lire tous les livres qui parlent de maternité, je ne pense pas que cela collera avec ce que vous allez vivre. C’est un peu mon côté d’informaticienne qui parle là. J’aime avoir le contrôle sur tout ce qui se passe et que tout soit réglé comme du papier à musique. Je suis stressée rien qu’à l’idée de partir en vacances, alors un enfant vous imaginez ? Cependant, si vous avez lu mon article sur la série Babies, le corps se transforme pendant ces 9 mois. Il va vous mettre en mode “maman” et vous serez beaucoup plus sensibles à plein de petites choses.

À lire : Babies – La série Netflix

Un contexte actuel pas idéal ?

Et enfin viennent les questions / interrogations altruistes… À l’heure actuelle, nous sommes à peu près 8 milliards d’êtres humains sur Terre. Quand j’étais plus jeune, nous en étions 6 milliards… Donc en à peu près 20 – 30 ans, on a gagné +2 milliards. Ça fait beaucoup non ? Et quand vous regardez les informations, on vous rabâche les thèmes : réchauffement climatique, terrorisme, écologie, cancer, nous sommes trop nombreux… Et bien sûr, petite nouveauté : pandémie mondiale


Certains de ces thèmes, notamment les aspects écologiques, étaient plus ou moins ignorés et tout le monde se disait “on a le temps”… Mais mine de rien, ils sont désormais de plus en plus visibles, de plus en plus réels et concrets. Et il y a aussi ceux qui disent “mais ton enfant n’a pas choisi de naître, c’est ta décision. Est-ce que tu veux vraiment lui imposer ça ?”. Personnellement je vois ça un peu comme la question : qui entre la poule ou l’œuf vient en premier ? Quelque chose qui a du sens mais qui au final est comme une boucle infinie. Nous non plus, nous n’avons pas choisi d’être là. Nous sommes le fruit d’une union / fusion entre deux personnes et nous avons fait notre petit bout de chemin. Désormais, à nous de choisir si nous faisons nous aussi une fusion ou pas ?…

Freechild : libre et heureuse, ce n’est plus un tabou

Enfin, et c’est ce qui m’a un peu “rassurée”, c’est que l’on peut être “free child” et complètement épanouie. Il existe un mouvement appelé “FreeChild” où de nombreuses femmes témoignent de leur choix de vie, et plus particulièrement celui de ne pas vouloir d’enfant.

Encore aujourd’hui, on dit souvent que les femmes “sacrifient” leur carrière pour pouvoir s’occuper des enfants. C’est en partie vrai et c’est ce qui fait qu’on a encore de grosses différences entre hommes et femmes dans le monde de l’entreprise. Cependant, ça commence un petit peu à changer. Mais encore une fois, c’est notre corps et notre choix (et celui de notre moitié) de devenir parent.

Pourquoi devrions-nous être “jugées” ou “déclassées” pour avoir donné la vie (ou pas justement) ? Avoir un enfant ne veut pas dire que l’on va être moins performante qu’avant, bien au contraire. Je pense notamment que notre sens de l’organisation sera encore plus accru et que nous aurons une meilleure gestion de notre temps et du sens des priorités. Et même pour celles qui n’ont pas d’enfant et n’en veulent pas, une étude récente montre que nous, les femmes, on gère nos entreprises beaucoup mieux que ces messieurs…

Pour conclure…

Comme vous avez pu le lire tout au long de cet article, beaucoup de questions mais peu de réponses. J’ai également beaucoup lu, écouté, mais je ne sais toujours pas ce que je veux… L’idée d’avoir un enfant et de lui transmettre des valeurs, du savoir, et tout un tas de choses me plaisent. Mais après, j’ai aussi peur… peur de moi, peur de ce que je pourrais être, peur du regard des autres… Ma mère m’a dit une phrase qui me montre tout son amour et ô combien une maman est super importante dans la vie d’un enfant : “Si tu veux des enfants, ne le fait pas pour nous (mes parents), ni pour personne d’autre. Fait le car ça sera ton choix, votre choix. Si tu n’en veux pas, cela reste aussi ton / votre choix et je ne te jugerai pas. Et ne t’inquiète pas, si tu as besoin de moi je serai là ».

Je vous laisse donc sur cette belle phrase et je vous ferai signe quand je serai décidée ! À très bientôt et en espérant que cela pourra vous aider.

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