La dyscalculie

On connaît plus généralement la dyslexie. Mais savez-vous qu’en réalité ce n’est qu’un seul trouble de la famille des Dys ?

Il existe également la dyspraxie, la dysorthographie, la dysgraphie…

Aujourd’hui, nous allons parler de la dyscalculie, et de notre expérience à ce sujet en tant que parents d’enfant atteint de ce trouble.

Qu’est-ce que la dyscalculie ?

Pour faire simple, la dyscalculie est aux mathématiques ce que la dyslexie est à la lecture, un trouble spécifique de l’apprentissage. Il n’y a pas d’atteinte organique ni de déficience mentale. Les causes de la dyscalculie sont encore méconnues. Des recherches sont toujours en cours mais il y aurait une part héréditaire.

De plus, la dyscalculie est souvent combinée à d’autres troubles (troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité, dysgraphie, hypersensibilité…).

Entre 3.7 et 7.7% de la population serait touchée, toutes tranches d’âges confondues. De plus, cela atteint autant les filles que les garçons.

Dyscalculie, cerveau

Les signaux qui nous ont alertés

Et bien c’est la maîtresse de CP qui nous a alertés.

Alors que les autres enfants commençaient à ne plus avoir besoin de leurs doigts pour compter, notre Titou, lui, continuait à le faire de 1 en 1.

 C’est-à-dire que si on demande à la classe de faire 4 + 2 , ils calculent généralement ainsi 4, 5, 6.

Titou va avoir besoin de faire 1, 2, 3, 4, 5, 6.

Vous l’aurez compris, c’est donc beaucoup plus long et ça lui demande beaucoup d’efforts.

De plus, les calculs mentaux ou de visualisation sont quasiment impossibles pour lui.

Il faut comprendre que c’est comme si on vous demandait quelle couleur se cache dans la boîte sans que vous ayez plus d’indices que cela, vous allez donc répondre une couleur au hasard. Il y a une chance sur je ne sais combien pour que vous répondiez juste. Et c’est encore plus complexe si on y ajoute toutes les nuances de couleurs, comme ça l’est avec l’infinité des nombres existants.

chiffres dyscalculie

Le diagnostic de la dyscalculie

Le diagnostic se fait chez l’orthophoniste via un bilan logico-mathématique. Attention, en fonction de la région où vous habitez, les délais de rendez-vous peuvent être très longs. 

Pour augmenter nos chances de passer ce bilan rapidement, on s’était mis sur la liste d’attente de tous les orthophonistes du coin. On a accepté le rendez-vous qui était le plus rapide et on a rappelé les autres spécialistes pour ne pas bloquer inutilement des plages horaires que tant attendent.

Le bilan dure une heure, ce qui n’est pas évident car cela demande beaucoup de concentration.

Mais voilà, le verdict est tombé. Niveau logique, il n’y a aucun souci, c’est même plutôt l’inverse. Par contre, les résultats mathématiques sont en dessous et montrent bien la dyscalculie.

Au moins, ce premier bilan nous a permis de savoir un peu plus quelle direction prendre.

Les aides et outils mis en place

Titou est maintenant en CE1. Il voit l’orthophoniste une fois par semaine et chaque séance dure 30 minutes. Lors de celles-ci, les mathématiques sont abordées à travers la manipulation et les jeux. Des stratégies sont mises en place, permettant à l’enfant d’aborder les calculs de façon différente.

À côté de ça, la maîtresse adapte son travail à ses capacités et à son trouble. Il a le droit de manipuler pour faire ses mathématiques. Et quand il a besoin de se concentrer, un casque antibruit est à sa disposition.

Une maîtresse du RASED (Réseau d’Aides Spécialisées aux Élèves en Difficulté) l’accompagne aussi chaque mardi pendant une heure.

À la maison, on utilise beaucoup les cubes mathlinks. En plus de ça, on alterne en dessinant les calculs si besoin.

Enfant dyscalculie

Les petites victoires

Certains automatismes de calculs commencent à être acquis à force de les travailler, par exemple tout ce qui est table des doubles (2+2, 3+3, 4+4)…

Il pratique aussi le rugby et, l’autre jour, son entraîneur lui a demandé de l’aider à placer les plots, soit un tous les 5 pas. Une fois fait, il y en avait en trop donc il lui a demandé d’enlever les 3 derniers. Cet exercice involontaire de la part de son entraîneur (car il ne sait pas pour la dyscalculie de Titou) lui a permis de mettre un peu en application des bases de mathématiques sans même s’en rendre compte. Et ça ne lui a pas posé de problèmes.

Pour conclure…

La dyscalculie ne disparaît pas avec l’âge. À force de travail, certains automatismes peuvent être acquis. Mais c’est un combat quotidien car ce que les autres apprennent en une semaine, Titou va l’apprendre en un mois par exemple. Puis il va falloir passer à autre chose et on va avoir l’impression de recommencer à zéro.

Il ne faut pas lâcher, pour que l’écart qu’il a actuellement avec les autres enfants ne se creuse pas plus. En fait, c’est un équilibre constant et fragile.

Aujourd’hui, on attend de nouveaux diagnostics et avis de spécialistes car, souvent, il y a d’autres choses associées aux troubles dys.

À côté de ça, c’est un petit garçon vif, avec toujours des milliers de questions.

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