La Sorcière aux Champignons – Tome 1

Après avoir publié la série phare d’Higuchi Tachibana, L’Académie Alice (31 tomes au total), ainsi que son spin-off L’Académie Musicale Alice (3 tomes), l’éditeur Glénat s’attaque maintenant à la nouvelle œuvre de la mangaka : Champignon no Majô, traduit chez nous par La Sorcière aux champignons. Un conte magique et poétique où une sorcière découvre l’amour. Tout un programme.

Couverture du T01 de "La Sorcière aux champignons"

Le champignon, la sorcière noire et le chapeau magique

Luna la sorcière habite au fond d’une sombre forêt et fait pousser des champignons vénéneux sur son passage. Les villageois la craignent et la fuient, car ils ignorent qu’elle œuvre uniquement dans le but de les aider. Luna cache sa tristesse et tente de se satisfaire de sa condition. Mais un jour, l’amour vient lui jouer des tours… Un beau manga de fantasy, par l’autrice de L’Académie Alice. Ses personnages loufoques et attachants vous feront verser de grosses larmes (de rire et/ou de tristesse). À conseiller à toutes les personnes qui aiment se perdre dans un univers magique !

Glénat

Découvrez un extrait de La Sorcière aux Champignons – Tome 1 ici !

la maison de  "La Sorcière aux champignons"

Luna est une sorcière vivant dans une maison en champignon à l’écart de la civilisation. Ne vous laissez pas abuser par son apparence juvénile, elle est en fait bien plus âgée qu’il n’y paraît. Grâce à la préparation de remèdes qu’elle vend à un apothicaire de la ville, elle peut acheter des livres qui lui permettent de s’évader de son quotidien. Car si Luna vit recluse (hormis sa descente dans la bourgade voisine tous les trois mois pour fournir le pharmacien et aller chez le libraire), ce n’est pas par choix. Dans son monde, elle est une sorcière noire, comprenez une femme aux pouvoirs magiques puissants mais qui n’a pas fait allégeance à la famille royale ou à son pays. Rien à voir donc avec une quelconque inclinaison à la malveillance. Pourtant, les gens la fuient comme la peste. Pourquoi ? À cause des préjugés, de leur méconnaissance et de l’image des sorcières noires véhiculée par les sorcières blanches. Sous des prétextes fallacieux de dangerosité, celles-ci se débarrassent de tous ceux qui leur font de l’ombre lors de la chasse aux sorcières noires. Persécution, torture et éxecution attendent tous les êtres aux puissants pouvoirs magiques, seulement coupable d’avoir voulu garder leur liberté et leur indépendance. Luna doit donc faire attention, d’autant qu’elle a une particularité, celle d’absorber, par l’intermédiaire de champignons et même de son corps, les mauvaises ondes et la pollution ambiante. En conséquence de quoi son corps est devenu un poison pour autrui. Condamnée à ne jamais avoir de contact humain, la sorcière croise un jour le chemin d’Henri, descendant d’une famille de sorcières blanches. Elle qui se croyait parfaitement satisfaite de son sort voit son univers bousculé par un étrange sentiment qui lui était inconnu jusqu’alors : l’amour. Mais comment faire quand le moindre contact pourrait tuer celui qu’elle aime ?

Les sorcières noires sont victime d'une "chasse aux sorcières"

Coprin comme cochon

Higuchi Tachibana, l’auteure à l’origine de La Sorcière aux champignons est une mangaka originaire de Kyoto spécialisée dans le genre Shōjo. Ayant publié toutes ses œuvres dans le magazine Hana to Yume, notamment celle qui l’a rendue célèbre (nous parlons bien évidemment de L’Académie Alice), elle a toutefois décidé de leur faire une infidélité en lançant sa nouvelle série sur l’application Manga Park. Cette dernière étant détenue par les éditions Hakusensha. Un nouveau format qui lui permet de prendre plus de temps afin de peaufiner au maximum son histoire. À raison d’un chapitre par semaine, pouvant parfois être remplacé par des pages bonus, on est loin du rythme effréné de parution d’un magazine papier. Et cela se ressent dans la narration. L’histoire prend son temps pour nous présenter les différents protagonistes, leurs liens, ainsi que l’univers dans lequel ils évoluent. Le premier tome est truffé de pages bonus pour que le lecteur en apprenne plus sur les champignons créés par Luna ou sur son mode de vie. On ressent également la passion de Mme Tachibana pour le Moyen Âge européen qui est mis à l’honneur aussi bien dans les tenues vestimentaires que dans les décors du manga. Son style de dessin doux et mignon convient parfaitement à l’histoire et les cases très travaillées renforcent le côté féérique.

Le marasme des œillades

Bien que le shōjo manga ne soit pas du tout mon genre de prédilection, la lecture du premier tome de La Sorcière aux champignons m’a un peu déroutée. La première fois que je l’ai parcouru, je n’y ai vu qu’un récit gentillet sur une petite sorcière qui découvre l’amour. En me replongeant dedans une seconde fois et en m’attardant un peu plus sur les propos sous-jacents ainsi que sur les illustrations, je me suis rendue compte que ma grille de lecture avait évolué. Au-delà de la découverte des sentiments de l’héroïne, il est surtout question d’acceptation. Luna, bien qu’elle essaye de se persuader du contraire, est meurtrie par le rejet dont elle est la cible de la part des gens normaux, même si elle le comprend. Elle sait le danger qu’elle représente pour les autres. Mais au lieu de les rejeter à son tour, elle continue de les aider du mieux possible. Comme elle ne connaît du monde extérieur que ce qu’elle lit dans ses chers livres, elle est parfois maladroite dans son rapport aux autres, ce qui occasionne beaucoup de malentendus et accentue l’aversion à son égard. Sans parler de la chasse à la sorcière noire, qui plane telle une épée de Damoclès sur l’intrigue. La douceur des dessins et la féérie de ce monde de fantasy, loin d’éclipser les sujets, les imprègnent de poésie et de mélancolie. On se prend d’affection pour cette jeune fille timide et il n’est pas rare de sentir poindre tristesse et désolation quand l’incompréhension l’isole un peu plus des autres. Une vraie découverte en ce qui me concerne et j’ai très hâte de pouvoir lire la suite des aventures de Luna et d’Henri.

Pour conclure…

Si La Sorcière aux champignons n’en est qu’à ses débuts, ceux-ci sont extrêmement prometteurs. Une bonne dose d’amour n’est pas négligeable par les temps qui courent. Et si celui-ci est emprunt de poésie et de magie, alors pourquoi passer à côté ? Amateurs de Shōjo ou pas, vous pourrez trouver votre bonheur avec cette série qui vous fera vibrer plus que vous ne pouvez l’imaginer. Luna n’aura sûrement pas besoin de ses pouvoirs magiques pour vous conquérir.

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