L’ironie du Sort de Liv Land

« Les leçons de la vie restent vaines quand les sentiments s’en mêlent »,  ou comment une phrase d’accroche peut donner envie de plonger dans le vert des yeux de cette femme aux lèvres pulpeuses et au regard triste de la première de couverture…

Synospis

Anne, quarante ans, est une femme cultivée, destinée à une carrière prometteuse, jusqu’à ce qu’une rencontre bouleverse son quotidien et la conduise en prison. Elle devra survivre et cohabiter avec trois codétenues dans un milieu hostile qui lui est étranger et où les menaces rôdent.
Mais qui est-elle vraiment ? Est-elle cette femme d’affaires un peu trop lisse ?
Quel délit a-t-elle pu commettre pour se retrouver derrière les barreaux ?
Et si son passé et les ennemis qui y gravitent la rattrapaient ?

Un polar lesbien, what else ?

Toujours cette couverture : des barreaux de prison, le rai de lumière y pénétrant, comme une « fenêtre sur cour » à la Alfred Hitchcock promettent 241 pages et 63749 mots de suspense. L’horizon d’attente est créé en un regard, maintenant, le texte est-il à la hauteur des espérances de la lectrice ?

Les thrillers LGBT+ ne courent pas les rues, alors à la sortie de l’Ironie du Sort de Liv Land (publié en janvier 2022 chez Homoromance Editions), je me suis empressée de plonger dans la lecture de ce roman atypique. Dès les premières pages les questions fusent. Qui est Anne ? Que cache-t-elle ? Comment bascule-t-on du côté obscur de la force… bref dans la criminalité ? Et l’auteure semble bien décidée à entraîner les rouages de notre cerveau à tourner, virer, amenant des réponses inattendues par petites touches, comme un impressionniste donnerait des coups de pinceau à son tableau et c’est là tout le talent de la romancière.

Mon avis

Le roman est construit de façon originale. Au départ, Anne est en prison, et l’on ne sait pas pourquoi, ce qui est à la fois très frustrant et plus qu’engageant. Les premières lignes happent la lectrice qui n’a d’autre choix que de poursuivre la lecture, d’avancer dans les chapitres qui constituent autant de pièces de puzzle qu’il en faut pour le reconstituer, à la toute fin de l’Ironie du Sort. Liv Land serait-elle une autrice machiavélique ? Si je ne sais répondre à cette question, je peux dire qu’elle est une écrivaine talentueuse. Déjà, sa nouvelle Caramel, publiée dans le recueil Ani’mots chez Homoromance Editions m’avait transportée, et je dois avouer qu’elle réitère l’opération avec ce roman policier brillamment ficelé.

L’intrigue tient en haleine jusqu’à la toute dernière ligne. La romance est savamment dépliée, ni trop rapide, ni trop prévisible. Les personnages sont hauts en couleur et si certains sont attachants au plus haut point, d’autres brillent par leur capacité à devenir de plus en plus détestables ! La plume est fluide et l’on sent l’amour de la langue française dans chacune des expressions truculentes employées par l’écrivaine. Cerise sur le gâteau : les scènes érotiques font doucement monter la température du huis-clos carcéral avec maestria ; sans être trop crus, les mots utilisés démontrent ici tout leur pouvoir de suggestion.

Pour les habituées du genre, L’ironie du sort saura vous bousculer car dans ce roman, rien ne se passe comme on l’avait prévu. Liv Land redouble d’ingéniosité pour, au fil des mots, nous entraîner là où l’on ne l’attend pas et terminer son œuvre en apothéose !

Pour conclure…

 J’ai franchement adoré ce roman policier tout à fait singulier. Liv Land, dans l’Ironie du sort nous immerge avec brio dans l’univers carcéral et on en redemande ! Je ne peux que conseiller cette lecture disponible au format e-book en suivant ce lien : https://homoromance-editions.com/romance-lesbienne/lironie-du-sort.html

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