Mao – Tome 12

Tandis que la parution au Japon poursuit son petit bonhomme de chemin, dans nos contrées, c’est le tome 12 de Mao qui vient d’arriver dans les librairies le 3 mai 2023. Alors que Nanoka n’arrive toujours pas à contrôler la soif de sang de son sabre maudit Akanemaru, Renji fait son apparition pour pousser nos héros dans leurs retranchements. Nanoka va-t-elle être obligée de dégainer son sabre une fois de plus au risque de finir exsangue ? Il nous suffit d’ouvrir le volume pour le savoir…

"Mao tome 12" couverture

Byoki : il piacere di incantare sano

Le Retour de Rumiko Takahashi

À l’âge de 7 ans, la jeune Nanoka Kiba a perdu ses deux parents dans un accident. Aujourd’hui en troisième année de collège, elle revient sur les lieux du drame et se retrouve projetée un siècle plus tôt, en pleine ère Taisho. Dans ce Japon du début du XXe siècle, elle rencontre Mao, un chasseur de yôkai, qui la considère comme l’un d’entre eux. À la recherche de la créature qui l’a maudit, il va aider Nanoka à lever le mystère sur sa véritable nature…

On ne présente plus Rumiko Takahashi, Grand Prix 2019 du Festival international de la BD d’Angoulême. Cette autrice hors pair qui avait débuté sa carrière en 1978 avec Urusei Yatsura, éditée pour la première fois en France en 1994 avec Ranma 1/2, retourne à la prépublication hebdomadaire avec Mao, sa nouvelle série shônen. Il s’agit là d’un condensé de tout son art, un savant mélange entre action, drame, horreur et humour, qui saura plaire aussi bien à ses premiers fans qu’aux nouveaux lecteurs à la recherche d’un bon shônen de voyage entre les mondes (isekai) !

Glénat
C'est une jeune fille ordinaire qui va nous emmener dans un monde extraordinaire dans "Mao"
MAO © 2019 Rumiko Takahashi / SHOGAKUKAN

L’intrigue de Mao se passe simultanément dans deux périodes différentes : notre monde moderne et l’ère Taisho qui se situe au début du XXᵉ siècle. Nous y suivons Nanoka, jeune lycéenne de 15 ans qui possède la faculté de passer d’une époque à l’autre depuis ses sept ans et l’accident qui a coûté la vie à ses parents. Mais l’adolescente, n’ayant pas gardé de souvenirs de cet événement, l’ignore jusqu’au jour où elle repasse sur les lieux et se retrouve propulsée dans le passé. Là, elle fait la connaissance de Mao, un maître Onmyo qui appartenait au clan Goko, clan versé dans les arts magiques ténébreux, quatre siècles auparavant.

"Mao" est un exorciste âgé de plus de 400 ans
MAO © 2019 Rumiko Takahashi / SHOGAKUKAN

Seulement voilà, Mao a été maudit par le démon Byoki lorsque celui-ci a détruit le clan maléfique et ne peut donc plus mourir. Or il se trouve que Nanoka a également été maudite par Byoki ce qui implique que nos héros possèdent un lien profond entre eux. Bien décidés à se libérer de la malédiction, ils vont ainsi collaborer pour retrouver des traces et des indices concernant le chat démon. Mais si fouiller dans le passé fait parfois resurgir des alliés, cela fait par ailleurs revenir des ennemis, comme Shiranui et Hakubi, des anciens disciples du clan Goko qui cherchent à faire revivre celui-ci au travers de nouveaux adeptes.

"Byoki" le démon chat qui a maudit les deux héros
MAO © 2019 Rumiko Takahashi / SHOGAKUKAN

Tandis que Nanoka devient par hasard la maîtresse du sabre maudit Akanemaru, ancien trésor du clan Goko, elle et Mao deviennent les cibles des affidés de Shiranui et notamment de Renji aux feux de joie, un assassin qui utilise des insectes portes feux pour commettre ces méfaits. Après que ce dernier ait pris Nanoka comme cible, Mao et Hyakka retrouvent l’assassin qui leur conte alors une bien triste histoire.

"Akanemaru" le sabre vampire de Nanoka
MAO © 2019 Rumiko Takahashi / SHOGAKUKAN

Découvrez notre critique complète de Mao – Tomes 1 à 10 ici !

La reine gibet

La haine et la colère qui rongent Renji alimentent les maléfices qui le poussent à tuer encore et encore. Il y a dix ans, alors qu’il n’était qu’un enfant, il déclencha une série d’incendies qui défrayèrent la chronique. Voici l’histoire d’un assassin au passé tragique, hanté par les ténèbres de son enfance…

Glénat

Comme on pouvait s’y attendre à la fin du volume 11 de Mao, ce tome 12 s’ouvre sur l’histoire de Renji. Le jeune homme explique à nos amis que ses parents biologiques ne recueillaient des enfants que pour l’argent qu’ils pouvaient toucher, les forçant à mendier et les vendant à des maisons closes, pour les filles, dès qu’ils étaient en âge de le faire. Bien entendu, ces sévices valaient également pour leur fils unique qui ne vivait que pour l’amour de sa grande sœur, grande joueuse de guitare lune et dont ses parents prenaient grand soin. Malheureusement, un homme voulut un jour acheter Renji et sa sœur se démena pour faire changer d’avis leurs parents, acceptant même d’être vendue à sa place.

"Renji" raconte son histoire tragique aux héros
MAO © 2019 Rumiko Takahashi / SHOGAKUKAN

Cet acte d’amour va sceller le sort de la pauvre enfant qui mourra quelques mois plus tard sous les coups de son maître, déclenchant la fureur de Renji qui va incendier la maison de ses parents ainsi que celle du tortionnaire de sa sœur et plusieurs maisons closes ayant acheté ses frères et sœurs adoptifs. Depuis lors, le jeune homme n’a de cesse de gagner de l’argent avec ses contrats d’assassin pour aider les enfants défavorisés. Si Nanoka est touchée par le récit de Renji, ce n’est pas le cas de Hyakka qui estime que ses souffrances ne justifient en rien les actes du tueur à gage, et le combat reprend de plus belle.

L'enfance de Renji a été difficile dans "Mao"
MAO © 2019 Rumiko Takahashi / SHOGAKUKAN

Le joueur de guitare lune, épaulé de Mei une spécialiste de la magie du bois, a le dessus sur notre petit groupe de héros qui ne doit son salut qu’à l’intervention de Nanoka qui dégaine Akanemaru pour libérer Hyakka du familier aquatique de Shiranui, apparut durant la bataille. Toutefois, ne contrôlant pas encore le sabre, la jeune fille perd connaissance, en même temps que son sang, obligeant Hyakka et Mao à battre en retraite.

De retour à son office, ce dernier offre du sang à Nanoka, ce qui la remet sur pied, mais affaiblit le maître Onmyo qui s’endort profondément pour reconstituer ses forces. C’est alors que Natsuno ayant eu vent d’une étrange affaire de disparition, débarque pour demander de l’aide à l’exorciste endormi. Déterminée à ne plus être un poids pour qui que ce soit lors des affrontements, Nanoka propose à Natsuno de l’accompagner dans le but d’apprendre à dompter son sabre. Mais y parviendra-t-elle réellement ?

Lisez un extrait de Mao – Tome 12 ici !

Quand Mao rit, les démons pleurent !!

Avec ce douzième volume de Mao, c’est l’enfance de Renji qui nous est exposée ici et je dois dire que les histoires des origines sont quelque chose qui fonctionne toujours bien avec moi, surtout quand il s’agit de méchants. Rumiko Takahashi a vraiment l’art de flouter les limites du bien et du mal, même si j’avoue ne pas avoir changé d’avis quant à la condition de méchant de Renji. Dans Mao tous les personnages ont vécu des évènements traumatisants et le récit du tueur à la guitare lune (que je comprends par certains côtés) m’a laissé étrangement froide (un comble pour un tueur utilisant le feu !).

La guitare lune est le seul souvenir que Renji possède de sa soeur dans "Mao"
MAO © 2019 Rumiko Takahashi / SHOGAKUKAN

J’ai parfois eu une impression de longueur lors de la lecture de ce volume, ce qui ne me l’avait pas fait jusqu’ici et je pense que c’est en partie dû aux nouveaux adeptes du clan Goko qui sont loin d’être aussi charismatiques que les personnages principaux du manga. Cependant, maintenant que tous les jeunes alliés de Shiranui et Hakubi nous ont été présentés, j’ai bon espoir que Rumiko se recentre sur son fil rouge et que nous en apprenions plus sur la fameuse nuit où tout a basculé pour Mao. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce tome 12 de Mao reste excellent, la mangaka ayant la capacité de passer d’une histoire à l’autre sans jamais perdre son lecteur au fil du scénario.

"Tsuyu" la sœur disparue de Renji
MAO © 2019 Rumiko Takahashi / SHOGAKUKAN

On commence désormais à ressentir les effets de l’évolution de Nanoka au fil des volumes, ainsi que celle de Mao qui est pourtant bien plus lente et plus subtile. Je prie pour que la suite des événements s’accélère un peu, car je ronge à présent mon frein de ne pas savoir ce qu’il s’est réellement passé la nuit de la destruction du clan Goko. Mais au vu de la fin du manga et du retour de Byoki sur le devant de la scène, j’ai le sentiment que je devrais être exaucée dans le prochain volume.

Pour conclure…

Encore beaucoup de très bons dans ce douzième tome de Mao, qui donne une place importante à Renji, en nous narrant l’histoire de ses origines, ainsi qu’à la relation potentiellement mortelle entre Nanoka et son sabre. Mais s’il avait été absent de l’histoire depuis un moment, l’ombre de Byoki plane toujours sur nos héros, et il semblerait que dans le prochain volume nous attendent des évènements décisifs pour eux. C’est donc avec une impatience plus que certaine que j’attends de mettre la main sur le tome 13 de Mao dont la sortie n’est pour l’instant pas datée. Il va falloir faire preuve de patience, mais nul doute que celle-ci sera amplement récompensée !

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