Mighty Mothers – Tome 1

Annoncé au catalogue de Mangetsu en février 2022, Mighty Mothers aura mis une petite année avant de débouler en librairie. Disponible depuis le 1er mars 2023, cette série complète en trois tomes nous propose de plonger dans le quotidien de mères célibataires, pas si banales que ça, puisqu’elles se transforment en redoutables guerrières redresseuses de torts à la nuit tombée.

"Mighty Mothers" Tome 1 couverture

Drôles de Dames

Dans une société gangrenée par la pauvreté et les inégalités, les drames humains se multiplient à l’insu de tous. C’est là qu’intervient Akane Honjô, qui, sous couvert de prendre son « service » au jardin d’enfants de son fils, défend les faibles et les opprimés lors de périlleuses missions !

Un manga d’action survolté, où les femmes n’hésitent pas à se salir les mains et à prendre les armes pour protéger celles qui doivent l’être !

Mighty Mothers est une série spectaculaire sublimée par le trait dynamique d’Eiji Karasuyama ! Terminé en trois volumes, il s’agit d’un manga publié au Japon en 2021 par Nihon Bungeisha, une maison d’édition réputée pour ses titres d’action captivants.

Mangetsu
La nuit la mère célibataire se transforme en redoutable justicier dans "Mighty Mothers"

Dès l’ouverture de Mighty Mothers, nous faisons la connaissance de Akane Honjô, maman d’un petit Shintarô, qu’elle dépose tous les matins à la crèche avant de prendre son travail au supermarché. Un quotidien comme en connaissent de nombreuses mères de par le monde. Toutefois, le jardin d’enfant que fréquente Shintarô est un peu spécial et cache en fait une organisation de l’ombre qui lutte clandestinement contre les agissements du Jin’eikai, un gang spécialisé dans la traite des femmes, trafics d’organes et exactions en tout genre. Sous l’égide de la directrice de la crèche se regroupent des mamans solos aux multiples talents, dont Akane qui, lorsqu’elle prend son “service” de nuit, se transforme en une redoutable tueuse à gage.

Akane n'hésite pas à se salir les mains dans "Mighty Mothers"

Secondée par Silvia, une ancienne espionne capable de changer d’apparence à volonté, et Ryûko Shinonome, femme d’un chef Yakuza assassiné par le Jin’eikai, elle va tout faire pour mener à bien sa mission et démanteler le gang responsable du pourrissement de la ville depuis la disparition du clan Shinonome. Mais les membres du Jin’eikai ne vont pas sagement attendre leur chute et les choses se compliquent pour les filles quand le gang met sur le coup Kizamiya, une tueuse de classe internationale. Le combat prend alors une tournure bien plus personnelle…

"Kizamiya" est une tueuse à gage employée pour tuer Akane et ses partenaires

Découvrez un extrait de Mighty Mothers – Tome 1 ici !

Eiji Angel’s

Derrière Mighty Mothers, on retrouve un mangaka chevronné, Eiji Karasuyama, connu chez nous par Lesson of the Evil (série en neuf tomes disponible aux éditions Kana) sur lequel il n’a œuvré qu’en tant que dessinateur d’après un scénario de Kishi Yûsuke, mais également par l’adaptation animée de sa première histoire : God Eater. Plus récemment, il a été dessinateur sur Tokyo Densetsu, un manga pour l’instant inédit en France, où Karasuyama adapte une intrigue écrite par Yumeaki Hirayama. Au vu de ces travaux précédents, il ne fait aucun doute que l’artiste s’épanouit dans des univers sombres et violents, pour lesquels il semble avoir un véritable attrait. Avec Mighty Mothers toutefois, il réussit un délicat travail d’équilibriste faisant passer ses personnages de l’ombre à la lumière avec une facilité déconcertante.

"Ryukô" est la veuve d'un chef yakuza assassiné
La vie n'est pas de tout repos pour ces "mères célibataires"

On est aussi passionné par la vie de jour de ces mères courageuses que par leur “travail” de nuit. Chaque case est un régal pour les yeux et on retrouve le style réaliste, précis et maîtrisé du mangaka qui avait fait le succès de Lesson of the Evil. Les décors sont fouillés et présents quasiment constamment, ce qui renforce le sentiment d’immersion. Quant à la mise en scène très dynamique des combats, elle contraste parfaitement avec le rythme plus posé des scènes de vie quotidienne, qui apportent une petite pause rafraîchissante et bienvenue entre deux moments à la brutalité crue. Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, le rythme du tome 1 s’enchaîne sans aucun ventre mou, s’accélérant encore vers la fin du volume, entraînant le lecteur, à la suite de ses héroïnes, dans une course à la mort dont on ignore totalement l’issue.

"Silvia" peut endosser n'importe quel rôle
le trio vient en aide aux plus faibles dans "Mighty Mothers"

Arrête ou ma mère va tirer !

Étant une femme et une maman, le sujet de Mighty Mothers m’a tout de suite interpellée. Dans notre vie quotidienne souvent routinière, il est toujours plaisant de découvrir les aventures de personnages qui ont les mêmes préoccupations que nous (s’en sortir au mieux pour bien élever leurs enfants), tout en ayant une part d’extraordinaire. C’est un postulat qui fonctionne extrêmement bien avec moi et, à la lecture de Mighty Mothers, je n’ai pas été déçue. J’adhère entièrement au choix de l’auteur de nous proposer un univers complètement féminin, d’où les hommes sont la plupart du temps absents ou représentent le mal, les adversaires à éradiquer.

Ryukô porte le masque de la vengeance dans "Mighty Mothers"

Mais ce n’est pas pour autant manichéen, avec les gentilles femmes d’un côté et les méchants hommes de l’autre, non ! C’est bien plus nuancé que cela. Nos trois héroïnes ne le sont devenues qu’à la suite de l’éradication du clan Shinonome, un clan de Yakuza avec un code de l’honneur, s’opposant aux méthodes du Jin’eikai, un gang sans foi ni loi. En choisissant de ne s’en prendre qu’aux mâles du clan, comptant les femmes comme quantité négligeable, le Jin’eikai a lui-même forgé ses adversaires en la personne d’Akane, qui était un membre du clan, et de Ryûko, qui en était la femme du chef. Leurs méfaits perpétrés contre les femmes ont par la suite fait grossir les rangs des vengeresses, qui les auraient détruits s’ils n’avaient pas fait appel à une tueuse à gage de classe internationale.

Silvia est sans pitié avec les gangsters dans "Mighty Mothers"

Vous l’aurez compris, ce sont donc les filles qui mènent la danse dans Mighty Mothers, navigant dans un monde du crime, froid, cruel et malsain contre lequel elles usent de méthodes aussi expéditives que leurs adversaires, ce qui en fait une intrigue à ne pas mettre entre les mains des plus jeunes. Ce ne sont pas des saintes et leur déchaînement de fureur contre l’injustice est plus que jouissif à lire. Comme en plus la série ne compte que trois petits tomes, il est certain que je vais me procurer les prochains pour savoir qui va l’emporter dans cette guerre.

Chacune des mères possède un talent utile à l'organisation dans "Mighty Mothers"
Pour conclure…

Avec Mighty Mothers Tome 1, Eiji Karasuyama nous emmène, tambour battant, dans l’univers de ses mamans qui se battent pour leurs enfants tout en étant en secret de redoutables guerrières. On s’attache très vite à ces personnages très contrastés qui forment un trio efficace, tout en nous faisant sourire de leurs maladresses. Si le manga n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains, vu les scènes de violence et de nu qu’il contient, pour un public adulte, vous ne pourrez que vous délecter de la revanche de ses tueuses implacables qui luttent contre les injustices faites à leurs sœurs. Un Girl Power jouissif en diable qui fait du bien et qui nous rend impatient d’assister au grand nettoyage qui se profile dans les prochains volumes.

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