Bungô Stray Dogs T1 à 21

Depuis 2017, la maison d’édition Ototo a vu son catalogue s’enrichir d’un seinen assez original, à commencer par son nom : Bungô Stray Dogs. Scénarisé par Kafka Asagiri et dessiné par Harukawa 35 (qui se prononce “Sango”), ce seinen d’action mâtiné de surnaturel en est déjà à son 21e volume. Il est donc grand temps de rattraper notre retard et de prendre la plume pour vous donner notre avis.

Le mal du poète qui fut changé en tigre

À l’origine de Bungô Stray Dogs se trouve le jeune Atsushi Nakajima, qui vient de se faire renvoyer de l’orphelinat où il vivait après qu’un tigre blanc en ai dévoré les ressources. À moitié mort de faim, il erre dans Yokohama à la recherche de nourriture, et finit par se résoudre, de guerre las, à attaquer la première personne qu’il croisera pour lui voler son argent. Il se trouve que celle-ci est un étrange personnage du nom d’Osamu Dazai qui essayait tranquillement de se suicider avant que notre héros n’intervienne, pensant le sauver.

Première rencontre entre "Atsushi, Kunikida et Dazai"

Afin de remercier son “bienfaiteur”, Dazai et son partenaire Kunikida invitent Atsushi à manger. Durant le repas, ils lui indiquent qu’ils font partie de l’Agence des Détectives armés, une agence non gouvernementale composée d’employés possédant des pouvoirs appelés “capacités”. Ils indiquent également à Atsushi qu’ils sont à la recherche du tigre blanc qui semble suivre le garçon et lui demandent de les aider. Seulement voilà, le tigre n’est en réalité qu’une manifestation du pouvoir d’Atsushi.

"L'Agence des Détectives armés" présentée par deux de ses membres

Le voilà donc qui intègre l’agence alors que la mafia du port (les ennemis des détectives) cherche à mettre la main sur l’homme-tigre pour le compte d’un acheteur. De fil en aiguille, Atsushi va découvrir sa propre valeur et trouver sa place au sein de l’agence. Aussi, quand un danger menace l’humanité et que l’agence est faussement accusée de terrorisme, il fera tout pour aider ses compagnons au péril de sa vie. Entre manipulation, secrets et trahisons, les ennemis d’hier se trouvent être les alliés d’aujourd’hui. Mais à qui faire confiance quand tout ce pour quoi vous vous êtes battus est désormais remis en cause ?

Dazai explique sa "capacité" à Atsushi

Découvrez un extrait de Bungô Stray Dogs Tome 1 ici

Good bye Melos

Commencé au Japon en 2012 avec une pré-publication dans le magazine Young Ace des éditions Kadokawa, Bungô Stray Dogs (toujours en cours de publication au Japon) est la première œuvre de ses deux auteurs : Kafka Asagiri et Harukawa 35. Si Kafka Asagiri a pu écrire les intrigues de plusieurs autres mangas depuis le début de la série (Minase Youmu to Hontou wa Kowai Cthulhu Shinwa et Shionomiya Ayane wa Machigaenai en 2013), ce n’est pas le cas d’Harukawa 35 dont Bungô est la première et seule œuvre à ce jour. Il faut bien le reconnaître, la maîtrise du dessin d’Harukawa est telle qu’on a du mal à croire qu’il s’agisse d’une première œuvre.

Atsushi sous sa forme "Homme-tigre"

Les cases sont précises, les environnements fouillés et le design des personnages les rend reconnaissables au premier coup d’œil. Et s’il en était besoin, on assiste à une légère évolution graphique au cours de ces 21 volumes, le trait devenant encore plus fin et stylisé à mesure que le mangaka trouve son style. Niveau action, là non plus rien à redire ! Les scènes de combat sont aussi dynamiques que les moments de vie qui les entrecoupent. C’est un vrai régal de suivre ces personnages qui sont tous très charismatiques et attachants, même dans leurs travers.

La chute de la mort rouge

Pour survivre l'Agence est obligée de s'allier avec la Mafia du Port dans "Bungô Stray Dogs"

En parlant des personnages, peut-être avez-vous déjà entendu ces noms quelque part ? Et si je vous dit que nos protagonistes seront très vite rejoints par Ranpô Edogawa, Fitzgerald, Edgar Allan Poe, Dostoïevski, Gogol et j’en passe ? Oui, vous avez bien deviné (en même temps vu le pseudo du scénariste, on pouvait s’en douter un peu), Kafka Asagiri est un féru de littérature et c’est tout naturellement qu’il a choisi de nommer tous ces personnages en reprenant des noms d’auteurs classiques de la fin du XIXème siècle et du XXème siècle.

"Kunikida Doppo" est un personnage principal de l'Agence des détectives

Pas de panique, il n’est pas nécessaire de connaître, ni même d’apprécier, la littérature pour accrocher à Bungô Stray Dogs. Toutefois, quand on est amateur de grands classiques, on apprécie toutes les petites références du scénariste aux œuvres des modèles de ses personnages, que ce soit au niveau de leurs pouvoirs ou même de leurs traits de caractère. Il est passionnant de les voir surgir au détour d’une page ou même de se renseigner plus avant sur les écrivains de nos protagonistes préférés afin de les déceler au mieux dans l’intrigue. Un jeu de piste bienvenu qui, bien que facultatif, ajoute une dimension culturelle au récit.

Rien, ni personne ne résiste à "Dazai Osamu"

Le linceul de Dracula

Quand j’ai reçu le tome 21 de Bungô Stray Dogs et que je me suis mise en quête des 20  volumes précédents, j’ai eu un peu peur de ne pas réussir à accrocher à cette série, au vu de l’investissement demandé par cet article. Finalement, je suis restée sur ma faim car j’ai dévoré la saga d’une seule traite sans prendre de pause tellement j’ai adoré la proposition, que ce soit au niveau de l’intrigue ou des personnages. Mais du coup, je suis arrivé au terme des volumes parus chez Ototo et il va me falloir attendre la suite… Quel plaisir de suivre ces personnages un peu barrés mais au final très humains avec leur fêlures, leurs doutes et leur force.

"Atsushi et Akutagawa" ennemis de base sont obligés de s'allier

Le seul problème, c’est que l’on en vient à s’attacher à tout le monde et que du coup il est parfois difficile de les voir s’affronter. Comme je suis une grande amatrice de littérature classique, j’ai tout de suite remarqué les références aux auteurs dans le manga, même si j’avoue être passée à côté de celles concernant les écrivains strictement japonais. Ce n’est pas grave, cela me donnera une excuse pour relire la série depuis le début en attendant la suite de la parution. Je ne vais pas me paraphraser et vous l’aurez déjà compris, Bungô Stray Dogs est une de mes nouvelles séries phare et je vous encourage vivement à vous y lancer si ce n’est pas déjà fait !

Découvrez notre critique de White Blood Tome 1 ici

Pour conclure…

Il est très difficile de résumer ainsi l’intrigue de 21 volumes sans vous spoiler outre mesure. Je vous laisse donc le plaisir de la découverte. Une chose est néanmoins certaine : si vous appréciez les seinens, vous ne pouvez pas passer à côté d’une série comme Bungô Stray Dogs. Que vous soyez attiré par l’action, le surnaturel ou les intrigues intelligemment conçues, ce manga coche toutes les cases. Essayez-le et vous verrez que vous ne serez pas déçu, j’en mettrai ma main à couper.

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