Chiruran : Shinsen Gumi Requiem Tome – 1 à 8

S’il est une période de l’Histoire japonaise qui est bien souvent le théâtre d’œuvres de fiction, c’est bien celle du Bakumatsu. Un grand nombre de mangas et d’animés ayant pour décor cette ère troublée ont permis aux occidentaux que nous sommes de s’ouvrir à l’Histoire de l’archipel à travers des sagas comme Kenshin le Vagabond, Zanbara! ou encore Chiruran. Et c’est de ce dernier que nous allons parler aujourd’hui. À l’occasion de la sortie du huitième tome de la série, je vous propose de revenir sur le début de cette saga historique. C’est donc depuis le 16 juin 2021 que nous pouvons découvrir les aventures de Tosihzô Hijikata, et cela grâce aux éditions Mangetsu.

Rōnin gag

Edo, 1859. Le shogunat Tokugawa vit ses derniers instants. Toshizô Hijikata, 24 ans, s’entête à défier tous les samouraïs qui croisent sa route. Son rêve ? Devenir le sabreur le plus puissant de la capitale. Des années plus tard, on le surnommera « le démon du Shinsen Gumi », une milice samouraï redoutable dont il prendra le vice-commandement… À quoi pensait-il ? Que cherchait-il ? Et surtout, quelles vérités Shinpachi Nagakura, l’un des rares survivants de cette époque tumultueuse, révélera-t-il au sujet de son ancien compagnon ? C’est ici que débute la légende d’une bande de vauriens abonnée aux coups d’éclat !

Mangetsu

Lisez un extrait de Chiruran : Shinsen Gumi Requiem T01 ici !

Le "Shinsen Gumi" au grand complet

Chiruran : Shinsen Gumi Requiem est avant tout une quête : celle de la vérité sur ce groupe de guerriers accusé des pires bassesses. En l’an de grâce 1912, Makoto Ichikawa, journaliste de son état, contacte Yoshie Sugimura afin de connaître la vérité sur la légende du Shinsen Gumi. Il se trouve que M. Sugimura est en fait Shinpachi Nagakura, ancien capitaine du 2ème groupe de combat du Shinsen Gumi et l’un de ses rares survivants. Intrigué par la détermination de la jeune femme à savoir ce qui est véritablement arrivé durant cette période, le vieux guerrier accepte de lui livrer ses souvenirs.

Makoto rencontre "Shinpachi Nagakura" pour apprendre la vérité

Ainsi commence l’exploration du passé de la milice la plus puissante de la fin de l’ère Edo et surtout le récit de la vie de son “démon” : Toshizô Hijikata. Car au-delà du groupe et de ses exploits, ce qui intéresse surtout Makoto c’est la vie de cet homme à qui elle ressemble étrangement… En 1859 à Edo, le jeune Toshizô, marchand de remèdes ambulant, profite de ses tournées pour défier tous les maîtres de dojos qu’il trouve sur son chemin. Un jour, il arrive au dojo Shieikan et en défie le maître Isami Kondô. Il l’ignore encore, mais la rencontre avec Isami et ses disciples est l’événement qui va bouleverser sa vie à tout jamais.

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Les loups de Mibu

Toshizô est le héros de "Chiruran"

Derrière Chiruran, on retrouve un duo d’artistes, Shinya Umemura au scénario et Eiji Hashimoto au dessin. Shinya Umemura est un auteur / scénariste dont les inspirations préférées empruntent à l’Histoire et à la mythologie. En effet, il est aussi le créateur de l’intrigue de Valkyrie Apocalypse, un manga seinen (disponible chez Ki-oon) panachant des références aux divinités et aux héros de toutes les traditions. Eiji Hashimoto est quant à lui un mangaka de seinen pur jus, autant auteur pour ses propre récits que dessinateur au service d’autres écrivains, et dont les personnages en quête de puissance et de grandeur semblent être la marque de fabrique. Il est intéressant de noter que les deux compères n’en sont pas à leur première collaboration, ayant déjà travaillés de concert un an avant le début de Chiruran : Shinsen Gumi Requiem. C’est avec Tenshou no Ryoma, une série en cinq volumes, qu’a commencé leur association.

Prépublié dans le Shuukan Comic Bunch (et jamais traduit chez nous), Tenshou no Ryoma prend place pendant… le Bakumatsu. Mais les points communs ne s’arrêtent pas là, car le manga est une uchronie sur ce qui se serait passé si Ryoma Sakamoto n’était pas mort lors de l’attaque de l’auberge Ômiya, et l’influence qu’il aurait alors eu sur l’Histoire du Japon. Ryoma, au cours de l’intrigue, est donc souvent amené à croiser certains membres de la faction la plus emblématique de l’époque : le Shinsen Gumi. Vous commencez à voir où je veux en venir ?

Les "expressions faciales" sontomniprésentes

Si Hijikata ne conserve aucun traits physiques communs avec sa version dans Chiruran, ce n’est absolument pas le cas pour les personnages de Kondô et de Okita qui sont des copiés-collés graphiques entre les deux œuvres. De là à en conclure que Tenshou no Ryoma était un galop d’essai avant le projet au long cours que s’avère être Chiruran, il n’y a qu’un pas que nous franchirons allègrement.

Aku, Soku, Zan

Je dois avouer qu’en découvrant le pitch de Chiruran : Shinsen Gumi Requiem, j’étais déjà conquise avant même d’ouvrir le premier volume. Grande fan de Kenshin le Vagabond que je suis, mon intérêt pour le Shinsen Gumi et la période pré-restauration Meiji date déjà de longues années. Il est vrai que lorsqu’on me parlait de la milice, les deux noms auxquels je pensais instantanément étaient Sôji Okita et Hajime Saitô. Me proposer une lecture ayant pour héros Toshizô Hijikata et racontant par le menu la formation et le déclin de ces hommes qui se battaient pour leurs idéaux ne pouvait donc que me séduire. Et c’est dans cet état d’esprit que j’ai poussé la porte de l’univers de Chiruran.

Au vu de ses lignes, il est assez évident que le manga m’a passionnée, me transportant aisément avec lui à la fin de l’ère Edo. Une petite mise en garde toutefois, la violence inhérente à l’époque décrite pendant le manga est elle-aussi parfaitement retranscrite. Ce n’est donc pas un manga à mettre entre toutes les mains. Le style de Hashimoto est efficace, ses personnages sont charismatiques en diable et dégagent tous plus ou moins une impression de brutalité et de violence, renforcée par leurs expressions faciales particulièrement saisissantes. Les cases sont détaillées, mais loin de rendre la lecture et la compréhension difficile, et la maîtrise des décors fait que l’immersion est encore plus prononcée.

Ne jamais perdre de vue ses objectifs dans "Chiruran"

Niveau intrigue, on aurait pu s’attendre à ce que le récit soit totalement romancé pour coller au style seinen et accrocher le lecteur. Eh bien pas du tout ! En fouillant un peu (beaucoup) dans ma mémoire (et sur le net, c’est quand même moins hasardeux), je me suis rendue compte que les faits exposés au fil des pages étaient pour la plus grande partie totalement exacts historiquement parlant. Cela n’empêche pas pour autant Chiruran de faire la part belle aux combats au sabre, qui, sans être d’un dynamisme fou, misent sur des chorégraphies efficaces qui raviront tous les fans d’action. Un coup d’estoc qui m’a fait remonté le temps, tant j’ai retrouvé les sensations qui m’avaient assaillie quand j’ai découvert Kenshin.

Toshizô Hijikata le héros de "Chiruran"
Pour conclure…

Si vous êtes curieux de découvrir un manga d’action mettant en scène le Shinsen Gumi et l’influence qu’ont eu ses membres durant le Bakumatsu, courez acheter Chiruran : Shinsen Gumi Requiem. Pour les autres, foncez également l’acheter, vous y trouverez votre compte que ce soit au niveau baston, action ou intrigue. Désormais, vous savez quoi faire.

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