Réimp’! – Tome 8

Cela fait déjà huit tomes que nous suivons les aventures trépidantes de Kokoro Kurosawa, l’éditrice en formation dans Réimp’!. Si cette dernière vient de fêter sa première année au sein de la rédaction de Kohtokan et pense à prendre son indépendance en cherchant un appartement, cela fait quasiment deux ans que les lecteurs répondent présents à chaque sortie d’un volume de manga orchestré par l’éditeur Glénat. Dans ce tome 8 de Réimp’! Kokoro est sur des charbons ardents, car elle doit superviser la sortie du premier volume relié de son poulain Nakata. Et l’éditrice sait que là elle n’a pas le droit à l’erreur.

"Réimp'!" tome 8 couverture

Édite, prouve que tu existes

“Je veux travailler dans le manga !”

Nombreux sont ceux qui aspirent aujourd’hui à devenir mangaka ou éditeur manga. Mais saviez-vous que ce n’était pas la seule manière de travailler dans le manga ?

C’est ce que va découvrir Kokoro, embauchée dans une maison d’édition pour avoir fait une prise de judo à son président. Affectée à l’éditorial manga, elle va peu à peu faire connaissance avec l’univers qui l’entoure… À la différence de Bakuman qui présente un huis-clos entre un auteur et un éditeur souhaitant créer le prochain hit shōnen, Réimp’ ! offre une description plus réaliste et seinen, avec une multitude de personnes : commerciaux, libraires, graphistes, assistants… tous là pour porter l’œuvre jusqu’à son lecteur. Les mangakas ne sont évidemment pas en reste, avec une galerie de personnages qui nous semblent étrangement familiers : le grand auteur légendaire passé de mode, l’ex-hitmaker qui n’arrive plus à vivre de son art, la jeune autrice hésitante, le jeune prodige torturé… Avec un style brut, mais sensible, l’autrice décrit avec fougue la passion qui habite tous ses personnages.

Glénat
"Kokoro" est l"héroïne du manga
JUHAN SHUTTAII © 2013, Naoko MAZDA / SHOGAKUKAN

Réimp’! c’est le parcours d’une ancienne sportive de haut niveau, qu’une blessure empêche de vivre son rêve : représenter le Japon aux jeux olympiques. Car Kokoro Kurosawa est une judoka de talent, qui va faire montre de sa force lors de son entretien d’embauche chez Kohtokan, renversant par erreur le directeur de la maison d’édition. Pour la jeune femme qui aime le manga et espère bien se reconvertir en éditrice, c’est un coup dur, persuadée qu’elle est de ne pas être engagée.

Les relations ne sont pas toujours simples avec les auteurs dans "Réimp'!"
JUHAN SHUTTAII © 2013, Naoko MAZDA / SHOGAKUKAN

Mais son coup d’éclat à l’effet inverse et la voilà promue éditrice au sein de la rédaction du magazine Vibes, où elle va apprendre son métier sur le tas. D’un naturel optimiste et enthousiaste, cette nouvelle recrue va très vite se lier avec ses collègues qui lui prodigueront conseils et aide dans ses diverses tâches. Car entre la gestion des auteurs, les réunions de rédaction et l’impression du magazine, la vie professionnelle de Kokoro sera loin d’être de tout repos.

"Nakata" est un auteur aussi doué qu'asocial
JUHAN SHUTTAII © 2013, Naoko MAZDA / SHOGAKUKAN

Retrouvez notre avis sur Réimp’ ! – Tome 7 ici !

Kokoro, une éditrice qui vous veut du bien

Après une année passée chez Kohtokan, Kokoro se dit que le temps est venu de quitter le nid familial et de se mettre à la recherche d’un appartement. Trouvera-t-elle la perle rare qui remplit toutes ses conditions ? D’autant plus qu’avec la sortie prochaine du premier volume relié de Haku Nakata, notre jeune éditrice doit dénicher le designer qui saura donner vie à la couverture, tout en gérant les soucis personnels du jeune mangaka…

Glénat
"Ayu" est la fille d'un grand nom du manga qui vit des dorits d'auteur de son père
JUHAN SHUTTAII © 2013, Naoko MAZDA / SHOGAKUKAN

Le huitième tome de Réimp’! s’ouvre avec Ayu, la fille du mangaka Ushiroda, que nous avions découvert dans le premier volume du manga. Celle-ci, toujours aussi mature et économe, accepte de devenir lectrice mannequin pour le compte de la rédaction du magazine Ponytail. Bien entendu, c’est notre héroïne qui est chargée de contacter l’adolescente, et elles conviennent d’un rendez-vous au bureau de l’éditrice. Arrivée sur les lieux, Ayu rencontre Nakata qui est en train de chercher l’inspiration pour rendre son héroïne plus attrayante et c’est en voyant la jeune fille qu’il aura un déclic.

L'inspiration peut venir de n'importe où dans "Réimp'!"
JUHAN SHUTTAII © 2013, Naoko MAZDA / SHOGAKUKAN

De son côté Kokoro, qui habite encore chez ses parents, décide de s’émanciper et de chercher un logement afin de ne plus être systématiquement réveillé par sa mère qui prend un malin plaisir à passer l’aspirateur dans sa chambre le matin quand elle dort. Alors que la sortie du premier volume relié de “La transition des Pivs” est imminente, l’éditrice se lance à la recherche de l’appartement idéal. De son côté Nakata est toujours harcelé par les services sociaux qui cherchent à le joindre à propos de son père, ce qui déstabilise fortement le mangaka, qui ne va bientôt plus réussir à faire abstraction.

Kurosawa est toujours très attentionnée dans "Réimp'!"
JUHAN SHUTTAII © 2013, Naoko MAZDA / SHOGAKUKAN

Lisez un extrait de Réimp’ ! Tome 8 ici !

Tiens bon la réimp’!

S’il y a bien une chose à laquelle je ne m’attendais pas avec Réimp’!, c’est bien qu’il me surprenne. Cela fait déjà huit tomes que je passe aux côtés de notre attachante héroïne, et si elle m’a motivée, fait sourire et passionnée en me dévoilant les dessous de son métier d’éditrice de manga, jamais jusqu’à présent l’histoire ne m’avait touchée. J’en suis d’autant plus soufflée, que cette émotion nouvelle m’a en partie été inspirée par Nakata que, rappelez-vous, je trouvais agaçant et antipathique dès le tome 6 du manga. Nous voici donc arrivés à la confrontation du jeune auteur avec sa mère, ce qui nous permet de rentrer dans le passé compliqué du mangaka et finalement de comprendre le pourquoi de ce rejet de l’autre.

Les divers appels de l'aide sociale perturbent Nakata dans "Réimp'!"
JUHAN SHUTTAII © 2013, Naoko MAZDA / SHOGAKUKAN

Un passage tout en finesse et en pudeur qui m’a beaucoup touché, tout comme le passage avec Makita un autre auteur de Vibes qui peine à exprimer ce qu’il aime de peur que l’on se moque de ses idées ou de ses goûts. C’était pour le coup très bien amené et parfaitement dosé, sans que cela ne vire pour autant au pathos. Dans ce volume, on voit également les parents de notre héroïne aux oreilles d’ourson, et j’ai beaucoup aimé la façon dont la mère de celle-ci à l’art de la faire culpabiliser tout en faisant mine de rien, quand son père lui reconnaît carrément qu’il ne veut pas que sa fille parte s’installer ailleurs.

Nakata est tellement dur à suivre qu'il fait peur à tous ses "assistants"
JUHAN SHUTTAII © 2013, Naoko MAZDA / SHOGAKUKAN

Un moyen pour Naoko Mazda de mettre en exergue la complicité de Kokoro avec ces parents et d’expliquer pourquoi elle est aussi déstabilisée par la relation entre Nakata et sa mère, ainsi que les révélations qui en découlent. Cependant, ce volume est loin d’être morose puisque l’éditrice a mangé du lion pour permettre un maximum de tirage du premier volume relié de Nakata et il faut bien reconnaître que son enthousiasme est contagieux. C’est toujours aussi passionnant, tout comme la traditionnelle interview de la fin, qui nous explique les différences entre les métiers de l’édition en France et au Japon, ici en mettant à l’honneur les graphistes qui réalisent les couvertures de nos mangas préférés. Je n’aurais qu’un mot : A quand le tome 9 ?

Pour conclure…

Ce qu’il y a de bien avec Réimp’!, c’est qu’en prenant le parti de présenter tous les métiers qui gravitent autour de l’édition, Naoko Mazda a assez de matière pour diversifier ses histoires et donc éviter de tomber dans la monotonie ou la routine. C’est encore une fois le cas avec ce tome 8 de Réimp’! dans lequel nous apprenons enfin le lourd passé de Nakata qui l’a poussé à devenir l’être asocial qu’il est devenu. Et cerise sur le gâteau, la mangaka arrive même à rendre ce volume touchant, émouvant même par moments et c’est une chose à laquelle je ne m’attendais pas vraiment. Du coup, j’espère que Naoko Mazda a encore de belles surprises en stock pour nous que j’attends de découvrir au cours du tome 9, sans date de sortie pour l’instant.

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